
Mon année en orthopédagogie
Enfants Malades
M. Robaey nous avait prévenu en début de session en nous disant que c’était un cours où l’on pleurait beaucoup! Et il tint promesses!
Les heures de cours enfants malades ont été des moments qui furent riches en émotions, surtout pour une hyperémotive comme moi. J’étais souvent au bord des larmes tellement ses témoignages étaient émouvants. M. Robaey est un être plein d’humanité et de sensibilité. Il se bat depuis le début pour que les enfants malades puissent poursuivre une scolarité.
Aujourd’hui, fort heureusement, on trouve des unités d’enseignements dans chaque service de pédiatrie permettant aux enfants de pouvoir poursuivre une scolarité.
L’enseignement de type 5 ou l’école à l’hôpital -mais également à la maison lorsque l’enfant est en convalescence- est parfois le seul lien qui maintienne un enfant dans la normalité, là où la maladie (physique ou psychique) n’a rien de normale pour un enfant.
L’hospitalisation d’un enfant est une rupture dans sa vie, l’école à l’hôpital permet de rétablir une continuité dans son histoire. Le travail avec les familles est très important, non pas en terme de soutien scolaire, mais au niveau psychologique car l’enfant malade et ses parents sont en quelques sortes dans une dépendance affective que l’on comprend fort bien.
Le plus souvent cette scolarité est proposée pour les enfants présentant une hospitalisation de longue durée.
Ce qui me paraît difficile dans ce type d’enseignement, c’est qu’aujourd’hui les hospitalisations sont de plus en plus courtes et donc que l’enfant est hospitalisé dans la phase aigüe de la maladie lorsqu’il est au plus mal ainsi que ses parents.
Les enseignants doivent faire preuve d’une grande souplesse dans la mesure où les soins sont prioritaires d’autant qu’il faut composer avec la fatigabilité et l’état psychologique de l’enfant. La particularité de l’enseignement de type 5 est que le professeur est confronté à la mort, à la tristesse et à la douleur ou souffrance psychique en permanence.
“Penser que l’on peut être témoin quotidiennement de la souffrance sans être touché est aussi irréaliste que penser que l’on peut marcher dans l’eau sans être mouillé” a écrit Naomi Remen.
Dans les services de pédopsychiatrie l’école a une place essentielle. D’ailleurs, la majorité des enfants qui suivent une scolarité à l’hôpital sont des enfants hospitalisés dans ce type de service.
Le travail d’une orthopédagogue serait de faire le lien entre la famille, l’école d’origine, l’hôpital, PMS et les associations de scolarité à domicile.
Son rôle me paraît également primordial dans le dépistage et l’accompagnement dans le décrochage scolaire et/ou la phobie scolaire.
http://www.hospichild.be/scolarite/pourquoi-scolariser-un-enfant-malade
www.takeoff‐asbl.be
Pour aller plus loin
Je vous conseille de lire le merveilleux livre de Anne-Dauphine Julliand "Deux petits pas sur le sable mouillé".
Dossier "L'école à l'Hôpital, un ballon d'oxygène pour les enfants malades? Bénédicte Loriers Analyse Union Francophone des Associations de Parents de l'Enseignement Catholique UFAPEC Nov 2015 N°2515



